Quel délai de préavis appliquer en cas de rupture unilatérale d’un CDI ?
Préavis de rupture unilatérale d’un CDI. Le cabinet d’avocat de Maître Jonathan POUGET, avocat et docteur en droit, conseille et défend les particuliers et professionnels. Il veille à la sauvegarde de vos intérêts juridiques et de votre patrimoine financier. En demande ou en défense, en phase amiable ou contentieuse, le cabinet vous conseille et vous représente.
I. Contrat à durée indéterminée (CDI) – Principe du préavis
Le préavis est une période de prévenance obligatoire qui doit être respectée lors de la résiliation d’un CDI. En principe, le préavis s’applique uniquement aux contrats à durée indéterminée.
II. Contrat à durée déterminée (CDD) et intérimaires
Le préavis ne concerne généralement pas les contrats de travail à durée déterminée (CDD) ni les travailleurs intérimaires. Toutefois, il existe des dérogations:
- Si le CDD a une durée précise, le préavis est calculé en fonction de la durée totale du contrat, y compris les renouvellements, et ne peut dépasser deux semaines.
- Si le CDD n’a pas de durée précise, le préavis est calculé en fonction de la durée effectuée et ne peut être inférieur à un jour ni dépasser deux semaines.
III. Résiliation par l’une des parties – Préavis de rupture unilatérale d’un CDI
Que ce soit en cas de démission ou de licenciement, l’obligation de respecter un préavis ou de verser une indemnité compensatrice s’applique à la partie qui prend l’initiative de la rupture du CDI. Cette obligation s’impose sans qu’une mise en demeure préalable soit nécessaire.
IV. Démission
En cas de démission, il n’y a pas de durée légale de préavis. La durée du préavis résulte des accords ou conventions collectives, ou à défaut, des usages pratiqués dans la localité et la profession. Il est essentiel de se référer à la convention collective applicable, et en l’absence de celle-ci, aux usages locaux. Les contrats de travail ne peuvent pas prévoir un préavis plus long que celui prévu par la convention collective ou les usages.
V. Licenciement – Préavis de rupture unilatérale d’un CDI
En cas de licenciement, la loi fixe la durée du préavis en fonction de l’ancienneté du salarié dans l’entreprise :
– Un mois pour une ancienneté comprise entre six mois et moins de deux ans.
– Deux mois si l’ancienneté est d’au moins deux ans.
Pour les salariés ayant moins de six mois d’ancienneté, la loi renvoie aux conventions collectives et usages.
Les conventions et accords collectifs, ainsi que les usages, peuvent prévoir des durées de préavis plus longues ou basées sur une ancienneté plus favorable.
VI. Force majeure
En cas de force majeure, qui entraîne une impossibilité absolue de poursuivre le contrat, l’employeur est dispensé de respecter le délai de préavis. Cependant, la cessation de l’entreprise, sauf en cas de force majeure, n’exempte pas l’employeur de l’obligation de respecter le préavis. Le décès de l’employeur, qui ne constitue pas un cas de force majeure, n’empêche pas le salarié de percevoir les indemnités de préavis et de licenciement.
VII. Bilan sur la durée du préavis
La durée du préavis dépend de l’ancienneté du salarié dans l’entreprise, que ce soit en cas de licenciement ou de démission. Les conventions collectives peuvent prévoir des durées de préavis différentes. Le contrat de travail ne peut pas prévoir un préavis plus long que le préavis conventionnel.